Séminaire Histoire et Philosophie des Sciences :

Le 15 mai 2012 à 17:30 - Amphithéâtre de l'IAE, campus UM2


Présentée par Bimbenet Etienne - Université Jean Moulin Lyon 3

« Une enquête philosophique sur le propre de l'’homme »



Il existe aujourd’hui une opinion couramment admise et reçue la plupart du temps sans question, comme si elle allait de soi. L’être humain ne serait rien de plus qu’un animal comme les autres, certes perfectionné, mais dont les principales caractéristiques (la culture, le langage, le raisonnement, la morale, la technique…) seraient déjà à l’œuvre chez la plupart des espèces animales. Or si on examine les arguments qui plaident en faveur de ce naturalisme, on les aperçoit tous issus des sciences de la nature. C’est la génétique, la biologie de l’évolution, l’éthologie animale ou enfin la primatologie qui décrètent aujourd’hui la fin de l’« exception humaine » ; c’est à elles qu’il revient aujourd’hui d’abolir la frontière qui nous séparait naguère de l’animal, et ce faisant de nous dire ce que nous sommes. Nous défendrons ici une tout autre conception de notre humanité. Pour peu qu’on aborde philosophiquement la question, c’est-à-dire au fil d’une réflexion la plus large possible ; pour peu qu’on se rende attentifs au sens précis des comportements animaux et humains, et qu’on écoute ce que la psychologie de l’enfant et la psycholinguistique, la psychologie cognitive et la sociologie ont à nous dire sur la question, alors il devient crédible de défendre, sans obscurantisme métaphysique, et dans un cadre évolutionniste, l’idée d’un « propre de l’homme ». Encore faut-il croire que les sciences de la nature n’ont pas ici l’exclusivité, et que les sciences humaines ont aussi quelque chose à nous apprendre en ce domaine.



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