Séance Séminaire

Séminaire de Recherche en Didactique et Epistémologie des Mathématiques

vendredi 08 novembre 2024 à 10:30 - Triolet - bat 9 - salle 109

Joris MITHALAL-LE DOZE (Université Lyon 1)

Dyspraxie et géométrie dynamique: faire dialoguer didactique et sciences cognitives

Le projet DYSDYN s’intéresse à l’apprentissage de la géométrie par des élèves dyspraxiques. Ces élèves représentent 5 % de la population, ils n’ont aucun trouble intellectuel liés à la dyspraxie, sont capables de conceptualisation et de raisonnement, mais sont mis en difficulté notamment en raison des aspects graphiques de la géométrie : manipulation des instruments, exploration visuelle des dessins, appui sur la mémoire de travail visuospatiale, planification… L’ambition du projet est de cerner ce qui précisément leur pose des difficultés pour l’apprentissage de la géométrie, proposer des adaptations ad hoc pour leur permettre d’utiliser un logiciel de géométrie dynamique (ici Cabri Express), et proposer des points d’appui pour la classe. Ce projet a la particularité de combiner la didactique des mathématiques et les sciences cognitives, pour embrasser simultanément les aspects disciplinaires et cognitifs de ces difficultés. L’usage d’un logiciel, le partenariat avec l’éditeur Cabrilog, le travail avec des ergothérapeutes, soulèvent en outre des questions ergonomiques qu’il nous faut inclure. Je présenterai lors de mon intervention le cadre général du projet, les questions soulevées, et quelques résultats préliminaires. J’aborderai les questions de convergence inter-théorique entre les deux domaines, des difficultés qu’elles soulèvent, mais aussi la manière dont cela réinterroge et enrichit des résultats de didactique des mathématiques. Je montrerai que ces questions se prolongent sur le plan méthodologique, en raison de la nécessité de combiner des données de natures très différentes (ingénierie didactique, oculométrie, méthodologie pré/post…), et de les faire dialoguer pour tirer parti de cette double analyse. Je proposerai enfin un usage du modèle cK¢, étendu pour les besoins de cette analyse, encore en construction, qui semble à même de mettre en relation des grains d’analyse aussi différent que les conceptions des élèves sur l’orthogonalité et les saccades oculaires mesurées à 120 Hz. Cette intervention sera accompagnée d’un atelier sur le modèle cK¢ pour donner des précisions sur son usage est rentrée dans des aspects techniques je n’aborderai pas lors de l’exposé.